Déambuler dans la Rue Kéréon, c’est s’immerger dans un décor que les siècles n’ont pas figé. Les maisons à colombages, souvent datées des XVe et XVIe siècles, témoignent de la prospérité de certains artisans. Nombre d’entre elles présentent encore des encorbellements : un moyen de gagner de l’espace sur la rue, mais aussi – dit-on – d’exposer sa réussite commerciale.
Certaines façades sont percées d’anciennes enseignes ou de crochets métalliques qui servaient à suspendre les souliers, les outils, voire les balances d’orfèvres lors des jours de marché. Les caves voûtées abritent encore, çà et là, les traces de petits fours de potiers ou les vestiges d’ateliers d’aiguiseurs de couteaux, dont l’activité murmurait tard le soir.
- Le numéro 6, splendide maison à pan de bois, conserve dans sa cour intérieure une pierre d’aiguisage incrustée au sol.
- Un peu plus loin, au numéro 12, la façade porte le blason d’un ancien échevin, maître bottier du début du XVIIe siècle.
La rénovation urbaine, amorcée dans les années 1970, s’est efforcée de conserver ces détails, embrassant l’idée que l’artisanat de Quimper, ce n’est pas seulement une histoire économique, c’est aussi une aventure esthétique et sociale (source : Ville de Quimper – Service du Patrimoine).