À l’écart du centre-ville animé, au sud de l’Odet, Locmaria se déploie comme un livre ouvert sur le passé. Ce quartier, aujourd’hui paisible, porte en son sol et dans son architecture les indices de la naissance de Quimper, il y a plus de deux mille ans. Traverser Locmaria, c’est remonter le temps jusqu’aux premiers âges de la Cornouaille, quand le destin de la ville se dessinait au fil de l’eau.
Locmaria, littéralement « lieu de Marie » en breton, fait figure d’avant-poste. Dès l’Antiquité, la confluence du Steïr et de l’Odet fait de ce promontoire un emplacement stratégique, idéal à la fois pour les échanges commerciaux et la défense. Les archéologues ont retrouvé les traces d’une occupation dès le Ier siècle avant J.-C. : fragments de céramique gallo-romaine, vestiges de fours, outillages divers (source : Bulletin de la Société Nationale des Antiquaires de France). La romanisation de la Cornouaille passe par Locmaria, connectant les échanges côtiers avec l’arrière-pays.
- Premiers peuplements avérés : début du Ier siècle av. J.-C.
- Topographie servant de port primitif : le port de Locmaria, reconnu dès le Ve siècle
- Traversée de la voie romaine : preuve d’un axe stratégique menant vers Quimperlé et Carhaix
Dans ce paysage faiblement urbanisé autrefois, c’est ici que Quimper naît, à l’abri des crues, sur la première terrasse alluviale, avant que la cité ne se développe au nord du Steïr.